Sébastien du bassin d’Arcachon
Je suis Sébastien Sabattini, habitant sur le bassin d’Arcachon, entrepreneur dans le Webmarketing, et voici mon blog webmédia (2,5 millions de lectures) relié à une communauté de 42 000 personnes sur facebook. (Sébastien du Bassin d’Arcachon)

Toilettes obligatoires à bord : quand la norme déborde sur le Bassin

Rédigé le Mercredi 29 Octobre 2025 à 08:00 Mis à jour le Mardi 28 Octobre 2025



Les toilettes (wc) obligatoires à bord de bateau pro du bassin d’Arcachon crées la polémique
Les toilettes (wc) obligatoires à bord de bateau pro du bassin d’Arcachon crées la polémique
Depuis le 22 juillet 2025, un arrêté ministériel impose à tous les navires professionnels de moins de 12 mètres — ostréiculteurs comme loueurs de bateaux d’embarquer toilettes et lavabo.

Une décision censée améliorer l’hygiène et la protection du milieu aquatique.

Sur le papier, l’intention est louable.

Sur le Bassin d’Arcachon, elle tourne au casse-tête.

 

Sur les chalands, l’incompréhension flotte


Pour les ostréiculteurs, cette nouvelle règle ressemble à une marée administrative de trop.

Leurs chalands, ces bateaux plats en aluminium ou en polyester, taillés pour le travail des parcs à huîtres, n’ont ni la place ni la vocation d’accueillir des sanitaires.

La plupart des marées durent à peine cinq heures, sans pause déjeuner ni café.

Ajouter un WC chimique et un lavabo, c’est sacrifier de la surface de travail, repenser la structure du bateau, et dépenser plusieurs milliers d’euros… pour un usage quasi nul.

« On travaille à l’air libre, sur un plan d’eau où tout le monde se connaît, pas dans un ferry », grognent certains professionnels, qui redoutent de devoir choisir entre conformité et rentabilité.

Beaucoup évoquent un risque de découragement supplémentaire dans une filière déjà sous pression.

Entre les normes sanitaires, les coûts d’exploitation et la météo capricieuse, les marges sont déjà aussi fines que la coquille d’une jeune huître.
 

Les loueurs de bateaux aussi dans la tempête


Du côté des loueurs de bateaux, la houle réglementaire n’est pas plus douce.

L’obligation concerne toute activité commerciale : promenades guidées, pêche organisée, transport de passagers… sauf exceptions pour les bateaux de moins de 10 m et les sorties de moins de six heures.

Problème : bon nombre d’embarcations sur le Bassin, semi-rigides, pontons, petites vedettes, n’ont ni la place ni la structure pour accueillir des sanitaires sans déséquilibrer tout l’ensemble.

Résultat : coûts d’aménagement élevés, risque de retrait temporaire du marché de plusieurs unités, et une probable hausse des prix à la location.

« On veut bien jouer le jeu, mais sur un bateau de 9 m, installer des toilettes, c’est comme vouloir mettre une baignoire dans un studio », ironise un loueur du port d’Arcachon.
 
 

Une question d’équilibre, pas seulement d’hygiène


Les défenseurs de la mesure rappellent que le Bassin d’Arcachon reste une zone fragile, soumise à des pollutions multiples. L’objectif n’est donc pas absurde : il s’agit de limiter les rejets directs dans le milieu naturel.

Mais sur un territoire où les bateaux professionnels représentent aussi un patrimoine vivant, l’application uniforme d’une règle nationale pose question.

Les syndicats ostréicoles et associations locales plaident pour une adaptation : dérogations pour les navires de travail à usage local, période transitoire, ou systèmes portatifs validés par les autorités maritimes.

En attendant, chacun cherche une solution qui ne coule ni son activité ni la logique environnementale.

 

Le Bassin entre normes et bon sens


L’arrêté du 22 juillet 2025 révèle une fracture classique entre la logique administrative et la réalité du terrain.

Les ostréiculteurs investissent déjà massivement dans la purification et la traçabilité de leurs huîtres.

Les loueurs modernisent leurs flottes, misent sur la sobriété énergétique et la sensibilisation des plaisanciers.

Tous partagent la même préoccupation : préserver le Bassin.

Mais sur ces eaux où chaque décision résonne comme un clapot, on aimerait que les règlements soient pensés avec ceux qui y travaillent, pas contre eux.

Parce que sur le Bassin d’Arcachon, la mer n’attend pas les décrets — elle, elle monte et descend, comme toujours, au rythme du bon sens.


 

Sources et références


Sébastien Sabattini
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