Les cabanes, les parcs, les bourriches qu’on emporte à Noël ou qu’on déguste les pieds dans le sable.
C’est une évidence, presque une tradition sacrée.
Mais si je vous disais que cette évidence vacille ?
Que, peut-être, un jour, nous regarderons les cabanes ostréicoles… comme des souvenirs ?
Le patrimoine qui s’éteint
Depuis vingt ans, 30 % des ostréiculteurs ont disparu.
Les maladies comme l’OsHV-1 ou la Marteiliose déciment les parcs.
Les tempêtes arrachent des années de travail en une nuit.
Les coûts explosent : gasoil, matériel, taxes.
Et les jeunes hésitent à reprendre : trop dur, trop risqué, pas assez rentable.
En parallèle, les cabanes se ferment.
Les familles vendent.
Certains villages ostréicoles ressemblent à des cartes postales figées.
L’histoire d’une cabane fermée
L’été dernier, j’ai croisé Alain, ostréiculteur de Gujan.
Troisième génération. Il a vendu son exploitation.
“J’ai tenu trente ans. Mais je ne veux pas que mes enfants reprennent. Trop de galères, pas de perspective.”
Sa cabane, aujourd’hui, est vide.
Une cabane parmi tant d’autres.
Pour moi, c’était un coup de massue : le Bassin perd ses voix, une à une.
Arcachon sans ses huîtres ?
Impossible à imaginer, et pourtant…
Un Bassin sans ostréiculteurs, c’est comme un vignoble sans vignerons.
Les parcs ostréicoles ne sont pas qu’une production :
- C’est un savoir-faire, une culture, un héritage.
- C’est l’odeur du goémon au petit matin. Les bourriches offertes à Noël.
- Les après-midi à refaire le monde sur une table en bois.
C’est sauver ceux qui le font vivre.
Des solutions qui demandent du courage
- Aides financières ciblées pour les petites exploitations.
- Programmes de transmission et soutien aux jeunes ostréiculteurs.
- Tourisme solidaire : visites, achats directs, mise en valeur des cabanes.
- Campagnes de sensibilisation à l’importance de ce métier.
Parce qu’un Bassin sans ostréiculteurs, ce n’est plus un Bassin.
C’est une vitrine. Et une vitrine, ça ne nourrit personne.
🗣 Et toi ?
Tu te souviens de ta première dégustation dans une cabane ?
Du bruit des parcs au petit matin ?
D’un ostréiculteur qui t’a appris à ouvrir une huître ?
Partage ces souvenirs.
Parce que nos histoires sont plus précieuses qu’on le croit.
Et qu’un jour, elles pourraient être tout ce qu’il nous reste.