Un lieu de liberté.
Un terrain de jeu pour les pêcheurs, les enfants, les passionnés de voile et les photographes.
Mais à force de vouloir le préserver, on est peut-être en train de le placer sous cloche.
La nature inaccessible
Banc d’Arguin, passes, zones ostréicoles :
- Chaque année, des panneaux rouges fleurissent là où nos pas allaient librement.
- Certains sentiers sont fermés pour “protection”.
- Des dunes deviennent inaccessibles.
- Même certaines plages ne se rejoignent plus qu’en bateau.
Mais à force d’interdire, on ne transmet plus rien.
Le Bassin n’est plus une promesse de découverte : c’est un musée derrière une vitre.
Les faits qui dérangent
- Banc d’Arguin : des pans entiers désormais fermés au public.
- Réserves ornithologiques : zones interdites même aux promeneurs discrets.
- Sentiers littoraux : tronçons condamnés ou barrés de cordages.
- Arrêtés saisonniers : fermeture de certaines passes aux kayakistes et paddle.
- Points de vue : parking payant, accès limité ou réglementé.
Résultat : personne ne sait plus où aller sans craindre une amende.
Une histoire qui en dit long
Juliette est photographe naturaliste.
Chaque printemps, elle tente de capturer les migrations d’oiseaux sur le Bassin.
“Avant, je me posais tôt le matin à Arguin. Aujourd’hui, il me faut trois autorisations, et parfois un accompagnateur officiel. Sinon, c’est 135 € d’amende.”
Juliette n’est pas contre les règles.
Elle est pour la protection des espèces.
Mais comme beaucoup, elle a l’impression qu’on confond préservation et exclusion.
Et ce sentiment, je l’entends de plus en plus souvent.
Quand protéger devient priver
Le Bassin est fragile.
Unique.
Menacé.
Mais protéger un lieu, ce n’est pas le transformer en territoire interdit.
Un endroit qu’on ne peut plus approcher, on ne l’aime plus. On l’oublie.
Et c’est là que la nature meurt en silence, dans l’indifférence.
On devrait construire du respect, pas de la frustration.
De la pédagogie, pas du filtrage.
Des solutions simples, mais courageuses
- Des zones différenciées : fragiles, sensibles, accessibles.
- Des guides pédagogiques sur place, pas seulement des panneaux d’interdiction.
- Des quotas de visiteurs plutôt qu’un bannissement total.
- Des cartes claires du Bassin indiquant ce qu’on peut faire, au lieu d’une jungle d’arrêtés.
C’est le comprendre.
Et le vivre.
🗣 Et toi ?
Quels coins du Bassin tu ne reconnais plus ?
Un sentier que tu parcourais enfant, aujourd’hui fermé ?
Un endroit où tu emmenais tes proches et où tu n’as plus le droit de poser un pied ?
Raconte-le ici.
Parce qu’à force de protéger, on finit par priver.
Et priver, ce n’est pas protéger.