Sébastien du bassin d’Arcachon

Il sera interdit de monter la dune du Pilat

Bassin d’Arcachon : protéger ou priver ?

Rédigé le Mercredi 3 Septembre 2025 à 09:00 Mis à jour le Jeudi 28 Août 2025



Dune du Pilat encore accessible mais pour combien de temps ?
Dune du Pilat encore accessible mais pour combien de temps ?
Le Bassin est censé être un joyau naturel.

Un lieu de liberté.

Un terrain de jeu pour les pêcheurs, les enfants, les passionnés de voile et les photographes.

Mais à force de vouloir le préserver, on est peut-être en train de le placer sous cloche.

 

La nature inaccessible

 
Banc d’Arguin, passes, zones ostréicoles :
  • Chaque année, des panneaux rouges fleurissent là où nos pas allaient librement.
  • Certains sentiers sont fermés pour “protection”.
  • Des dunes deviennent inaccessibles.
  • Même certaines plages ne se rejoignent plus qu’en bateau.
 
Protéger, oui.

Mais à force d’interdire, on ne transmet plus rien.

Le Bassin n’est plus une promesse de découverte : c’est un musée derrière une vitre.

 

Les faits qui dérangent

 
  • Banc d’Arguin : des pans entiers désormais fermés au public.
  • Réserves ornithologiques : zones interdites même aux promeneurs discrets.
  • Sentiers littoraux : tronçons condamnés ou barrés de cordages.
  • Arrêtés saisonniers : fermeture de certaines passes aux kayakistes et paddle.
  • Points de vue : parking payant, accès limité ou réglementé.
 
 Et cette liste change chaque été, d’un arrêté à l’autre.

Résultat : personne ne sait plus où aller sans craindre une amende.

 

Une histoire qui en dit long

 
 Juliette est photographe naturaliste.

Chaque printemps, elle tente de capturer les migrations d’oiseaux sur le Bassin.
“Avant, je me posais tôt le matin à Arguin. Aujourd’hui, il me faut trois autorisations, et parfois un accompagnateur officiel. Sinon, c’est 135 € d’amende.”

Juliette n’est pas contre les règles.

Elle est pour la protection des espèces.

Mais comme beaucoup, elle a l’impression qu’on confond préservation et exclusion.

Et ce sentiment, je l’entends de plus en plus souvent.

 

Quand protéger devient priver

 
Le Bassin est fragile.

Unique.

Menacé.

Mais protéger un lieu, ce n’est pas le transformer en territoire interdit.

Un endroit qu’on ne peut plus approcher, on ne l’aime plus. On l’oublie.

Et c’est là que la nature meurt en silence, dans l’indifférence.

On devrait construire du respect, pas de la frustration.

De la pédagogie, pas du filtrage.

 

Des solutions simples, mais courageuses

 
  • Des zones différenciées : fragiles, sensibles, accessibles.
  • Des guides pédagogiques sur place, pas seulement des panneaux d’interdiction.
  • Des quotas de visiteurs plutôt qu’un bannissement total.
  • Des cartes claires du Bassin indiquant ce qu’on peut faire, au lieu d’une jungle d’arrêtés.
 
Parce qu’aimer le Bassin, ce n’est pas juste le regarder de loin.

C’est le comprendre.

Et le vivre.

 

🗣 Et toi ?

 
Quels coins du Bassin tu ne reconnais plus ?

Un sentier que tu parcourais enfant, aujourd’hui fermé ?

Un endroit où tu emmenais tes proches et où tu n’as plus le droit de poser un pied ?

Raconte-le ici.

Parce qu’à force de protéger, on finit par priver.

Et priver, ce n’est pas protéger.

Sébastien Sabattini
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1.Posté par Chabin le 04/09/2025 12:37
Totalement OK.... Comme toujours et en tout : les excès sont NUISIBLES...
"protéger un lieu, ce n’est pas le transformer en territoire interdit.

Un endroit qu’on ne peut plus approcher, on ne l’aime plus. On l’oublie.

Et c’est là que la nature meurt en silence, dans l’indifférence.

On devrait construire du respect, pas de la frustration.

De la pédagogie, pas du filtrage.

2.Posté par Be le 05/09/2025 01:17
Si les gens respectaient la nature, les interdits ne seraient pas nécessaires. Alors les touristes en trop c'est certain, les autochtones aussi bien sûr.

Les guides naturalistes seraient bien utiles, plus pédagogiques que des panneaux d'interdiction de piétiner. Oui mais personne ne veut les payer. Les gens veulent profiter de tout, mais gratuitement.

Alors 3 autorisations pour poser les pieds au banc d'Arguin...Heureusement. C'est à ce prix que les oiseaux continueront de nicher et les phoques de se reposer.

Parfois le salut vient de l'oubli.

3.Posté par Jean Francis le 08/09/2025 12:14
Gouverner c'est prévoir !!! dommage. Ils se sont contenter de faire une pub énorme pendant des années pour vanter l'attractivité du bassin d'Arcachon. Aujourd'hui nous sommes tellement nombreux que les natifs ne peuvent plus y vivre ! Permis de construire jusqu'à ce qu'il n'y est plus rien à privatiser dans la nature. Sur-tourisme jusqu'à saturation et interdictions diverses pour préserver ce qu'il reste d'une nature sensible au piétinement. Merci à nos élus. On a ce qu'on mérite... ici comme ailleurs.

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