Silence.
Herbiers qui ondulent.
Aigrettes blanches immobiles au bord des esteys.
Un lieu fragile, mais libre.
Aujourd’hui, ce silence est devenu un luxe.
Et la question dérange : le Bassin a-t-il encore quelque chose de sauvage ?
Quand la nature cède la place au vacarme
Le contraste est frappant. Là où l’on entendait le cri d’un héron ou le clapotis d’une pinasse, on entend désormais :
- Le vrombissement des hors-bord,
- Les enceintes Bluetooth à plein volume,
- Les drones qui bourdonnent au-dessus des baigneurs.
La liberté a un goût de règlement… et la nature un parfum de kermesse.
La scène qui résume tout
Un matin d’août, j’ai voulu rejoindre en kayak une petite conche où j’allais il y a 15 ans.
À l’époque, j’y voyais des crabes courir dans les herbiers et des sternes plonger en silence.
Ce jour-là, il m’a fallu slalomer entre des paddles de location, une dizaine de bateaux à moteur et… une sono accrochée à la rambarde d’un semi-rigide.
Résultat : pas un oiseau. Pas un silence.
Juste l’impression de faire du kayak… au milieu d’une fête foraine flottante.
Sauvage ou aseptisé ?
Évidemment qu’il faut accueillir.
Évidemment que le Bassin doit vivre.
Mais entre vie et saturation, il y a un gouffre.
Un Bassin où la faune recule, où le silence disparaît, où les coins secrets deviennent des “spots” partagés sur Instagram… est-ce encore le Bassin ?
Ou seulement une carte postale aseptisée où la nature n’est plus qu’un décor ?
Comment redonner sa place au sauvage
- Limiter certaines zones à des activités douces (voile, kayak, marche).
- Interdire la sonorisation flottante et encadrer le bruit nautique.
- Créer des zones de refuge où la faune n’est pas dérangée.
- Valoriser le patrimoine naturel : herbiers, oiseaux, dunes, plutôt que seulement les “spots photo”.
c’est un Bassin qui a perdu son âme.
🗣 Et toi ?
As-tu connu ce silence, ce sentiment d’être seul face à la nature ?
Un endroit où tu avais l’impression que le temps s’arrêtait ?
Existe-t-il encore pour toi ? Ou as-tu le sentiment que tout est devenu un décor de loisir ?
Partage ton ressenti.
Parce qu’un Bassin sauvage, ça ne disparaît pas d’un coup : ça s’efface, petit à petit, dans l’indifférence.