Les huîtres du Bassin sont devenues un polar.
Pendant des années, l’huître a été le symbole tranquille du Bassin.
Un geste. Une barque. Une odeur d’iode.
On l’imaginait paisible, enracinée dans ses parcs, loin des tumultes.
C’était avant.
Avant les mortalités massives.
Avant les rejets d’eaux usées.
Avant les vols en pleine nuit.
Aujourd’hui, la filière ostréicole du Bassin d’Arcachon, c’est un roman noir.
Et personne ne semble décidé à le refermer.
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🦪 Un produit fragile, une filière sous perfusion
Tout commence avec un chiffre. Ou plutôt un trou noir.
👉 84 % des huîtres nées en 2022 sont mortes avant leur commercialisation.
👉 En 2024, seuls 16 % ont survécu, selon le dernier rapport de l’observatoire ostréicole.
👉 Depuis 2020, c’est l’hécatombe.
Et ce n’est pas une exagération de journaliste.
Les professionnels parlent de “catastrophe silencieuse”.
Moi j’y vois un mot encore plus inquiétant : habituation.
On s’habitue à perdre. On s’adapte à survivre.
On oublie ce que c’était, produire normalement.
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💧 Le scandale discret des eaux usées
Le 20 mai 2025, un tournant.
Le tribunal administratif de Bordeaux suspend une autorisation donnée au SIBA pour le rejet d’eaux traitées au large d’Arcachon.
En cause ?
Des études insuffisantes.
Des risques non évalués.
Une filière ostréicole prise en otage.
Ce que ça veut dire concrètement ?
💧 Que le Bassin pourrait être pollué par des eaux “à peine” traitées.
💧 Que l’huître devient le filtre involontaire d’un système qui déborde.
💧 Et qu’en cas de doute… c’est l’interdiction de vente qui tombe. Direct.
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🥷 Vols dans les parcs : le crime organisé version cabane
Depuis deux ans, un autre phénomène se répand comme une marée noire :
👉 Les vols d’huîtres en pleine nuit.
👉 Des patrouilles policières renforcées.
👉 Des producteurs qui s’arment… de caméras et de patience.
Car ces vols ne sont plus anecdotiques.
Ils sont organisés. Calculés. Rentables.
Et ce n’est pas un fait divers.
C’est un facteur économique majeur pour des exploitations déjà à genoux.
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🎭 Un territoire qui dit “authenticité” et fait l’autruche
On continue de promouvoir l’huître comme une tradition vivante.
Mais dans le miroir, ce qu’on voit, c’est :
* Une filière à flux tendu
* Une ressource dévastée par l’environnement… et l’indifférence
* Un avenir qu’on repousse saison après saison, en espérant une éclaircie
Et pendant ce temps, certains se gavent.
Pas de chair nacrée, non. De contrats publics, de non-décisions, de communiqués tièdes.
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🔥 Et si l’huître était devenue un révélateur ?
De nos contradictions.
De nos silences.
De notre incompétence collective à protéger ce qu’on prétend aimer.
On ne peut pas vouloir le prestige de l’huître du Bassin,
sans se battre pour sa survie.
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🗣️ Alors, on fait quoi ?
Moi, j’ai pas les bottes ni les réponses.
Mais j’ai la plume et la mémoire.
Et ce que je vois, c’est un territoire qui laisse mourir sa plus vieille ambassadrice
à coups de décisions lentes et d’intérêts bien rangés.
📍 Alors, si vous êtes ostréiculteur, client fidèle ou simple amoureux du Bassin…
📍 Si vous pensez qu’un jour, on n’aura plus rien à fêter à Noël,
📍 Dites-le.
Parce que cette fois, ce ne sont pas les huîtres qui manquent de fraîcheur.
C’est notre façon de les défendre.
👇 Vos commentaires sont les bienvenus. Les vrais. Ceux qui piquent un peu. Comme une gorgée d’iode.
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