La dune du Pilat est un monument qui ne se répare pas
La Dune baisse la tête. Et si c’était nous, les grains de trop ?
Je suis monté cet été. Comme tout le monde.
Escalier en bois, souffle court, gamins en file indienne…
Et au sommet, le choc. Pas la vue.
Le chiffre.
101,3 mètres.
Sa plus petite taille depuis 20 ans.
La Dune du Pilat rapetisse. Lentement. Silencieusement. Et nous, on l’applaudit.
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📏 2,6 mètres de perdus en un an.
C’est ce qu’indique le dernier relevé du Syndicat mixte.
Pas un drame, non. Un effritement.
Un effacement poli.
Alors certains diront : « C’est le vent. La météo. L’érosion naturelle. »
Et c’est vrai.
Mais est-ce que notre obsession pour la photo parfaite, notre ballet estival de semelles, tongs et semelles compensées n’y serait pas pour un grain ?
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🧭 Côté Est, elle avance. Côté Ouest, elle s’effondre.
Ce qu’on voit en montant, c’est la face Est, côté forêt.
Celle-là gagne du terrain, année après année. Elle avale les pins comme un fleuve lent.
La Dune n’a jamais été si proche du parking.
Mais ce qu’on regarde en haut — ce que les drones filment et les stories adorent — c’est la face Ouest, côté océan.
Celle-là reculerait presque à vue d’œil, rabotée par les vents, giflée par les tempêtes, lessivée par les marées.
Un côté pousse, l’autre cède.
C’est un combat de géants que personne ne filme.
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📸 1,9 million de visiteurs. Et combien de pas inutiles ?
Chaque été, c’est le même manège :
🪜 Escaliers installés
👣 Pente martelée
📷 Selfies en rafale
😵💫 Dune compressée
Et derrière les photos léchées, une vérité plus granuleuse :
Plus on monte, moins elle tient.
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⏳ Un mythe à crédit
On continue de vendre la Dune comme un monument.
Sauf qu’un monument, ça se restaure.
La Dune, elle, ne se répare pas. Elle s’adapte. Elle fuit.
À force de la traiter comme un décor,
on oublie que c’est un organisme mouvant,
pas un totem de station balnéaire.
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🧠 Et si l’avenir, c’était l’absence ?
Et si demain, on interdisait de monter ?
Si la plus belle vue, c’était celle qu’on respecte à distance ?
Je sais. C’est radical.
Mais le tourisme de masse n’a jamais été tendre avec ce qu’il admire.
La Dune ne crie pas. Elle s’efface.
C’est sa manière à elle de dire « trop, c’est trop ».
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🗨️ Et vous, vous l’avez trouvée plus basse cette année ?
Je vous laisse la parole.
Parce que je crois qu’on a tous un souvenir là-haut.
Mais peu savent que la pente la plus raide…
… c’est celle que l’on creuse nous-mêmes.
👇 Les commentaires sont ouverts. Soyez francs. Soyez vrais.
C’est encore ce qu’on peut faire de plus utile pour elle.
