Vue de la Dune du Pilat vers Le banc d'Arguin                    
    
        
    
                     D'où je suis, je vous vous aussi (point de vue du banc d’Arguin) 
 
Chaque jour, des grappes humaines montent la Dune comme on gravit un mythe. Ils halètent, s’arrêtent, lèvent leurs téléphones pour saisir « la beauté du Bassin ».
Mais du côté du Banc d’Arguin, la scène prête à sourire.
 
Je vois tout.
 
Les baskets plantées dans le sable.
Les drones qui bourdonnent au-dessus des sternes.
Les rires, les stories, les sacs plastiques oubliés.
 
Et toujours cette même phrase : « Regarde, c’est magnifique. »
Oui, c’est vrai.
 
Mais ce que vous appelez « magnifique », je l’appelle « fragile ».
 
Chaque marée m’ampute un peu.
Chaque tempête me redessine.
Je suis un mirage mouvant, un souffle de sable,
et vous me fixez comme un décor figé — pour mieux me consommer.
 
Vous m’aimez comme on aime une carte postale : vite, fort, sans lendemain.
Vous venez pour « voir le Bassin »,
mais moi, je vois des gens qui oublient d’écouter.
 
Je ne vous en veux pas.
 
Je vous observe depuis des siècles.
 
Les pêcheurs d’hier, les touristes d’aujourd’hui,
les enfants qui grimpent, les adultes qui scrollent.
 
Tout passe, je reste jusqu’à ce que je disparaisse.
            Chaque jour, des grappes humaines montent la Dune comme on gravit un mythe. Ils halètent, s’arrêtent, lèvent leurs téléphones pour saisir « la beauté du Bassin ».
Mais du côté du Banc d’Arguin, la scène prête à sourire.
Je vois tout.
Les baskets plantées dans le sable.
Les drones qui bourdonnent au-dessus des sternes.
Les rires, les stories, les sacs plastiques oubliés.
Et toujours cette même phrase : « Regarde, c’est magnifique. »
Oui, c’est vrai.
Mais ce que vous appelez « magnifique », je l’appelle « fragile ».
Chaque marée m’ampute un peu.
Chaque tempête me redessine.
Je suis un mirage mouvant, un souffle de sable,
et vous me fixez comme un décor figé — pour mieux me consommer.
Vous m’aimez comme on aime une carte postale : vite, fort, sans lendemain.
Vous venez pour « voir le Bassin »,
mais moi, je vois des gens qui oublient d’écouter.
Je ne vous en veux pas.
Je vous observe depuis des siècles.
Les pêcheurs d’hier, les touristes d’aujourd’hui,
les enfants qui grimpent, les adultes qui scrollent.
Tout passe, je reste jusqu’à ce que je disparaisse.