Le blog du Bassin d’Arcachon 🦉

Un Bassin sans nous

Rédigé le Mardi 3 Juin 2025 à 07:05 Mis à jour le Mardi 3 Juin 2025



Ce matin-là,
le dernier vélo s’est rouillé sur une terrasse effondrée.
Les parasols sont restés fermés, depuis des années.
La poussière a gagné les vitres des villas.
Et dans les campings, les mobil-homes sont vides.
Pas abandonnés… oubliés.

Les derniers pas sur le sable ont été effacés depuis longtemps.
Plus de cris d’enfants, plus de serviettes, plus de moteurs.
Rien.
Même les chemins vers la plage ont disparu sous les ronces.

L’humanité n’est plus.
Mais le Bassin, lui, est toujours là.
Et il respire à nouveau.
 

Un matin sans cri d’enfant. Sans planche à voile. Sans drone. Sans réservation.

L’humanité s’est tue.

Le Bassin, lui, est toujours là.

Et voici ce qu’il est devenu…

Les cabanes tchanquées Elles tiennent encore debout. Grignotées par le sel et le vent, elles sont devenues des perchoirs à cormorans. Le bois a noirci, les marches ont disparu. Mais elles veillent. Telles deux sentinelles d’un monde oublié. La marée les berce. Elles n’attendent plus personne.

La Dune du Pilat Elle a regagné son calme. Plus de marches, plus de selfies au sommet. Juste le vent, qui sculpte chaque grain de sable. La dune avance. Lentement. Elle recouvre la forêt comme un linceul doré. Un géant tranquille, indifférent à notre absence.

Les huîtres Libres. Plus de poches, plus de naissains importés. Les huîtres naissent où elles veulent, s’agrippent aux rochers, colonisent les pieux abandonnés. Elles vivent, elles meurent, sans besoin d’être consommées. Leur goût ? Sauvage. Brut. Enfin elles ont le temps.

Les oiseaux Ils sont tous revenus. Les barges, les avocettes, les sternes, les aigrettes… Leurs chants remplacent le bourdonnement des moteurs. Ils nichent partout. Même sur les toits crevés des cabanes en ruine. Le ciel leur appartient.

Le Banc d’Arguin Il a changé de forme. Encore. Et cette fois, personne n’a cherché à le contrôler. Le sable suit le courant. Les phoques dorment. Les oiseaux traversent. Plus de bateaux, plus de bouées, plus de cris. Le banc est redevenu ce qu’il a toujours été : Un mirage mouvant. Un sanctuaire.

Les villages ostréicoles Silence. Le bois pourrit doucement. Les volets claquent dans le vent. Des plantes grimpent sur les façades. Et parfois… Un renard traverse la ruelle. La mer, elle, monte et descend, comme si rien n’avait changé.

La presqu’île du Cap Ferret Sauvage, à nouveau. Les villas ? Avalées par les pins. Les pistes cyclables ? Recouvertes de ronces.

À la pointe, le phare regarde encore l’océan.
Mais il ne clignote plus.

Là où les foules s’amassaient,
les herbes hautes dansent.
Elles ne guettent plus personne.

Et nous ?

Oubliés.
Mais pas regrettés.

Le Bassin n’a pas besoin de nous pour être beau.
Il suffit juste de lui rendre le silence.

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Sébastien Sabattini
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