La Teste : la mairie ferme l’accès au puits artésien… et ouvre une autre question

Rédigé le Lundi 17 Novembre 2025 à 08:00 Mis à jour le Samedi 8 Novembre 2025



Puits de la teste en face des près salés
Pendant des années, le puits artésien de La Teste-de-Buch (celui en face des près salés, dit des Abattoirs) a coulé librement.

Une curiosité locale, un vestige du lien entre les habitants et cette nappe souterraine qu’on croyait inaltérable.

Aujourd’hui, l’eau coule toujours mais la mairie a fermé l’accès.

C’est une habitante de La Teste qui m’a téléphoné en début de semaine pour savoir si j’avais des infos.

Elle, cela fait 20 ans qu’elle ne boit que cette eau et elle se porte comme un charme.

Alors pourquoi l’accès est-il interdit ?

Officiellement, la raison est simple : l’eau n’est plus considérée comme potable.

Une analyse réalisée le 19 juin 2025 a détecté 2 entérocoques par 100 mL un chiffre infime, mais suffisant pour déclarer l’eau “non conforme à la norme de potabilité”.

Fin de l’histoire ? Pas tout à fait.
 
Une non-conformité, pas une interdiction
Car le Code de la santé publique est clair : une eau non potable ne peut pas être distribuée pour la boisson, mais cela n’interdit pas d’en couper l’accès.

Autrement dit, rien n’oblige la mairie à fermer physiquement la source.

Elle pouvait et certains diront devait simplement informer du résultat des analyses, afficher un avis de non-potabilité, et laisser couler.

C’est la différence entre prévenir et supprimer.
 
Une source publique… rendue muette
Le puits teste la nappe plio-quaternaire, une réserve d’eau souterraine vieille de milliers d’années.

Cette nappe, qui alimente naturellement plusieurs points du Bassin, appartient à un patrimoine collectif même quand la parcelle est communale.

Et c’est bien là que le débat s’ouvre : Peut-on couper l’accès à une ressource naturelle qui ne relève ni d’un réseau public ni d’un usage commercial ?

Peut-on, au nom du principe de précaution, priver les habitants d’un lieu historique sans réelle concertation ?
Sur le plan juridique, la réponse est floue :
S’il s’agit d’un puits communal, la mairie peut en limiter l’accès, pour raison de sécurité ou de salubrité publique.

Mais elle doit informer et justifier cette décision par un arrêté motivé non ? (C’est une question)

En l’absence de danger avéré (l’eau n’est pas toxique, seulement “non potable”), la fermeture n’est pas une obligation légale.

Parce que cette eau non potable, était déjà non potable avant et on y avait accès ?
 
La nappe plio-quaternaire n’est pas une propriété privée
C’est un point essentiel souvent ignoré : les nappes phréatiques ne “s’appartiennent” pas.

Elles relèvent du domaine commun, et leur usage est encadré mais non exclusif.

Un propriétaire peut interdire l’accès à son terrain, mais pas revendiquer la nappe sous ses pieds.

Le droit français protège le sous-sol collectif surtout quand il s’agit d’une ressource stratégique comme celle du Bassin d’Arcachon.

Fermer un accès, c’est donc plus qu’un simple geste administratif : c’est fermer symboliquement la porte sur un bien commun.
 
Ce que cache un simple cadenas
L’analyse de juin ne révélait pas une catastrophe, mais une anomalie légère.

Deux colonies de bactéries pour cent millilitres d’eau autant dire un soupçon.

Pas de pollution chimique, pas de métaux lourds, pas de nitrates : l’eau du puits reste l’une des plus pures.

Mais il est tout à fait légale de la déclarer impropre à la consommation !

Soyons clair sur ce point, ce puit est contaminé par des bactéries dont le taux acceptable est 0, donc le sujet n’est pas là.

(Je suis à peu près persuadé aussi que ce n’est pas la nappe à 122 m de profondeur qui est infecté mais plutôt mais si un passionné ou spécialiste veut intervenir, je mets à jour mes hypothèses avec plaisir.

D’où vient a contamination du puit des abattoirs de la teste

💧 Les cinq scénarios possibles de contamination
1️⃣ Contamination ponctuelle au point de prélèvement (la plus probable) C’est le scénario que retiennent la plupart des hydrogéologues dans ce type de cas.
Le prélèvement ne mesure pas “l’eau de la nappe” mais l’eau au robinet, après qu’elle a circulé dans le système d’exhaure (pompe, tuyauterie, robinet, flacon). Robinet ou tuyau mal désinfecté avant prélèvement, Bouteille de prélèvement contaminée (même microscopiquement), Biofilm bactérien dans le circuit de sortie, Légère remontée d’eau stagnante si la pompe n’a pas tourné depuis plusieurs jours. Indicateur clé : présence d’entérocoques mais absence d’E. coli → contamination de surface non fécale récente, souvent technique.

🧭 Conclusion : la nappe est probablement saine, mais l’eau s’est “chargée” entre le forage et la bouteille.

2️⃣ Contamination interne du tubage ou de la pompe La colonne d’exhaure (le tube qui remonte l’eau depuis la nappe) peut développer un biofilm en quelques années.
Ces biofilms abritent des bactéries résistantes, dont certaines peuvent être confondues avec des entérocoques dans les analyses.
Autre possibilité : micro-fissure dans un joint ou un raccord, laissant passer une infime quantité d’eau d’une nappe intermédiaire moins profonde et plus vulnérable.

🧭 Conclusion : une maintenance ou un nettoyage du puits pourrait faire disparaître totalement ces bactéries au prochain contrôle.

  3️⃣ Remontée lente d’une nappe superficielle (cas rare mais géologiquement possible) Même à 122 m, la nappe plio-quaternaire du Bassin n’est pas hermétique :
il existe des zones où les couches d’argile sont discontinues.
Une surpression dans les nappes superficielles peut provoquer un flux ascendant ponctuel (ex. : après forage voisin ou travaux hydrauliques).
Cela peut introduire une infime quantité d’eau “jeune”, donc légèrement chargée en micro-organismes.

🧭 Conclusion : contamination naturelle marginale, sans danger sanitaire mais révélatrice d’un déséquilibre de pression local.

  4️⃣ Travaux ou forage voisin mal sécurisé Le Bassin compte plusieurs dizaines de forages privés ou anciens.
Un chantier mal déclaré, un ancien tubage rouillé ou un forage abandonné peuvent créer un pont hydraulique entre deux nappes.
Une seule opération de nettoyage mal contrôlée peut injecter des bactéries en profondeur.

🧭 Conclusion : piste plausible si un chantier ou un pompage important a eu lieu dans les semaines précédant le prélèvement.

  5️⃣ Résidus bactériens morts détectés par l’analyse Certaines méthodes de laboratoire (comme la filtration sur membrane) peuvent détecter des bactéries mortes ou affaiblies.
Elles ne présentent aucun risque sanitaire, mais donnent un faux positif faible typiquement autour de 1 à 3 UFC/100 mL.

🧭 Conclusion : contamination apparente, mais biologiquement inoffensive.

 

Un élu de l’opposition se pose aussi des questions


Pour proposer une actu ou être présent dans ce blog ☎️ 06 52 33 61 70 📩… En savoir plus sur cet auteur
➡️ Vous êtes 🔥 933 à avoir lu cet article ! Merci 🙏 NOTEZ-LE, PARTAGEZ LE ou COMMENTEZ-LE pour laisser votre trace ⤵️

Dans la même rubrique :