Il a réussi à acheter un morceau de la dune du Pilat

Rédigé le Lundi 11 Aout 2025 à 08:00 Mis à jour le Lundi 11 Aout 2025



Il a acheté un morceau de la dune du Pilat
Pendant des années, il a tout observé.

Les vents changeants, les sables mobiles, la façon dont l’homme grignote sans bruit les bords du monde.

Lui, il a choisi une autre voie.

Il a acheté un fragment de la dune du Pilat.

Non pour le construire, mais pour le laisser intact.

Un acte presque absurde pour ses contemporains.

Mais cohérent avec ses convictions : cet homme, discret, érudit, amoureux du vivant, était botaniste.

Un naturaliste pur, du genre à classer les mousses avant de songer à faire fortune.

Il croyait que certaines choses devaient rester sauvages, et il était prêt à en assumer le prix.

Son nom : Nathanaël.
 

Nathanaël, héros principal du roman Le Photographe de l’Empereur

Ce personnage étonnant, à la fois candide et visionnaire, est le héros du dernier roman de Nathalie Pinard de Puyjoulon, journaliste à France 3 Aquitaine, ethnologue de formation et diplômée en sciences sociales, paru aux éditions Terres de l'Ouest.

Quand Sébastien Juge m’a glissé ce livre entre les mains, je ne m’attendais pas à une telle résonance.

Je pensais ouvrir un roman historique…

j’y ai trouvé un miroir contemporain.

Un récit étrangement aligné avec mes propres interrogations sur le Bassin d’Arcachon, ses mutations, ses paradoxes.

Mais commençons par le commencement.

Le Photographe de l'Empereur nous plonge dans la deuxième moitié du XIXème siècle, directement dans le second empire, en suivant les pas d'un jeune homme passionné de botanique, propulsé, malgré lui, au cœur de la cour impériale.
Le photographe de l’empereur, le premier roman de Nathalie Pinard de Puyjoulon

Une fiction historique riche, précise et surprenante

La Famille impériale : Napoléon III, l’Impératrice Eugénie et le prince Impérial.
L'intrigue commence à Paris. Nathanaël, jeune étudiant du Muséum d’histoire naturelle, prépare sa licence avec une seule obsession : la nature.

Mais quand son oncle, photographe officiel de Napoléon III, tombe malade, le destin bascule.

Par devoir familial, le voilà embarqué dans un long voyage aux côtés du couple impérial, à travers les paysages en transformation du Sud-Ouest.

Arcachon, Biarritz, les Pyrénées : on suit avec lui la création d’un territoire.

L'empereur y trace des lignes de chemin de fer, des stations thermales, des ports ostréicoles.

Il veut domestiquer les marécages, assécher les landes, faire jaillir des villes de sable et de pins.

Nathanaël observe, photographie, s’indigne, doute.

Il comprend qu’il n’est pas seulement témoin d'un empire en marche. Il est en train d'y participer.
 

Un roman d’oppositions, de dilemmes, de tensions modernes

La transformation des Landes de Gascogne au XIXème
Ce qui fait la force du roman, c’est sa densité thématique : développement contre sauvegarde, devoir contre conviction, politique contre nature, raison contre passion.

Nathanaël est un héros moderne pris dans un monde ancien qui préfigure le nôtre.

Il finit par créer une société immobilière forcé par son entourage mais conserve l’espoir fou de pouvoir préserver certains espaces en les achetant avant qu’ils ne tombent entre d’autres mains.

Une forme d’écologie stratégique avant l'heure.

Le roman est aussi très documenté.

Il dresse un portrait nuancé de Napoléon III : empereur bâtisseur, réformateur social, inspiré par les Saint-Simoniens, mais aussi architecte d'une modernité qui s’accompagne d’une métamorphose brutale du paysage.
 

Pourquoi lire ce livre ?

➟ Parce qu’il parle d’aujourd’hui sans jamais quitter le XIXᵏ siècle.
➟ Parce qu’il questionne notre lien à la nature sans être un manifeste.
➟ Parce qu’il nous offre un héros imparfait, tiraillé, mais profondément sincère.
➟ Parce qu’on y sent battre l’Histoire, avec ses ferments de beauté et ses angles morts.

Et parce que, parfois, un roman peut en dire plus long qu'un essai.

Un roman à lire, à offrir, ou à garder près de soi pour se rappeler que vouloir protéger le monde est d’abord un geste intime.

A la rencontre de l’Auteur « Nathanaëlie »

Nathalie Pinard de Puyjoulon
Ce que j’aime dans la littérature, ce n’est pas seulement ce qui est écrit.

C’est ce qui précède.

Le moment où une idée devient une obsession.

Puis une nécessité.

Parce que l’histoire d’un livre commence le jour où l’auteur décide qu’il doit exister.

Ce qui suit, c’est toujours un parcours singulier.

Un geste mental, une empreinte cérébrale — unique, intime, irréductible.

Et croyez-moi, cette fois, je n’ai pas été déçu.

J’étais venu rencontrer Nathalie Pinard de Puyjoulon, l’auteur du Photographe de l’Empereur, à Cultura La Teste.

Mais au fil des mots, des regards, des anecdotes... j’ai eu l’étrange impression d’échanger avec Nathanaël lui-même.

Non, ce n’est pas une coquille.

Une heure et demie d’entretien — passionnante — où les frontières entre la fiction et l’intime semblaient s’estomper. Quels sont ces personnages secondaires qui attendent leur heure ? Quels grands auteurs se cachent derrière les rideaux du style ?  Quels objets — presque magiques — ont nourri l’écriture ? Qui est vraiment l’auteur d’un livre comme celui-ci ?  Quelle présence invisible a veillé sur ces pages ?  Pourquoi ce livre a-t-il mis dix ans à naître ?
 
Si ces questions vous intriguent, on en reparle très bientôt sur ma page Facebook 👉 Sébastien du Bassin d’Arcachon (Post à venir sous 48h. Abonnez-vous pour ne pas le manquer, j’ai encore mille choses à vous dire…particulièrement envie de vous parler des similitudes avec la pensée de Rousseau, mon auteur fétiche)

Et si vous aimez les personnages puissants, les récits ancrés dans l’Histoire — ici le Second Empire — autour de cet oublié de l’histoire qu’est Napoléon III, et les réflexions profondes sur notre rapport à la nature, son anthropisation, sa beauté, sa transformation, parfois sa trahison… alors ce livre mérite une place dans votre bibliothèque. Et sans doute aussi dans celle de ceux qui, autour de vous, s’interrogent sur ce que nous faisons vraiment à notre environnement.

Où acheter Le photographe de l’Empereur ?

Chez son éditeur, Terres de l’Ouest (16,50€) A Cultura  (16,50€) A la Fnac  (16,50€) Sur Amazon  (16,50€)

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