Bassin d'Arcachon : Quand le paradis des vacanciers devient l'enfer des résidents

Rédigé le Jeudi 13 Novembre 2025 à 08:00 Mis à jour le Samedi 8 Novembre 2025


Le coup de rabot sur Airbnb cache-t-il une question plus profonde : qui a encore le droit d'habiter au Bassin ?


AirBnB arcachon de 120 à 90 jours
90 jours au lieu de 120.

En apparence, une simple réduction de quota.

En réalité, c'est tout un modèle économique qui vacille au Bassin d'Arcachon.

Ce mercredi 5 novembre, les élus arcachonnais s'apprêtent à voter une mesure qui pourrait bien redessiner le visage de ce territoire : brider les locations saisonnières de type Airbnb à trois mois par an.

La Teste-de-Buch devrait emboîter le pas.
  Le chiffre qui dérange : 10 000 annonces
10 000

C'est le nombre d'annonces de locations saisonnières recensées sur le Bassin selon AirDNA.

Pour un territoire de douze communes, le calcul fait froid dans le dos.

Combien de familles pourraient occuper ces logements à l'année ?

Combien d'enseignants, d'infirmières, de serveurs cherchent désespérément un toit dans le secteur où ils travaillent ?

La loi Le Meur du 19 novembre 2024 a donné les outils aux maires : amende de 15 000 euros en cas de dépassement, fiscalité durcie, obligation d'enregistrement...

L'arsenal est là.

Mais est-ce suffisant pour inverser une tendance lourde ?
  Le paradoxe du Siba : promouvoir et réguler
Voilà qui interroge : le Syndicat intercommunal du Bassin d'Arcachon (SIBA), en charge de la promotion touristique, se retrouve aux avant-postes de la régulation.

C'est un peu comme si le ministère du Tourisme devenait régulateur du logement.

Le SIBA a imposé l’enregistrement en 2024, créant une base de données qui ne sera exploitable qu’en 2026.

Pendant ce temps, les communes agissent “sur les tendances”, sans vision complète.
  Les questions que personne ne pose
Et si on se trompait de cible ?
Les 10 000 annonces incluent des résidences secondaires qui, de toute façon, ne seraient pas louées à l'année. Réduire Airbnb de 120 à 90 jours changera-t-il vraiment la donne pour le marché locatif annuel ?

Qui va vérifier ?
Avec quels moyens les communes contrôleront-elles le respect de ces 90 jours ?
L'amende de 15 000 euros n'est dissuasive que si elle est appliquée.

Et les saisonniers ?
Ceux qui viennent travailler l'été au Bassin trouvent souvent refuge dans... des Airbnb.
Moins de locations courte durée, c'est aussi moins de flexibilité pour cette main-d'œuvre essentielle au tourisme.
  Le vrai débat : quel Bassin pour demain ?
Au fond, cette limitation à 90 jours pose une question existentielle : le Bassin d'Arcachon veut-il rester un territoire vivant toute l'année ou accepter de devenir un parc d'attractions saisonnier doublé d'une ville-dortoir pour résidences secondaires ?

Les chiffres de 2026 apporteront peut-être des réponses.

En attendant, les élus jouent aux équilibristes entre pression immobilière, attractivité touristique et colère des résidents.

Et si la vraie solution ne se trouvait ni dans la restriction, ni dans le laisser-faire, mais dans une refonte complète de notre rapport au territoire et à l’habitat ?

Le 5 novembre marquera-t-il un tournant ou un simple coup de com' ?

Rendez-vous dans un an pour le savoir.
À débattre : La limitation des Airbnb est-elle la solution miracle ou un sparadrap sur une jambe de bois ?
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